Il avait fait une première apparition dans le jardin il y a un peu plus d’une année. Timide comme aucun autre, il est resté dans l’ombre de la volée de moineaux qui venaient se gaver de graines à la mangeoire. Sans cette couverture de sécurité, il ne sortait jamais de sa cachette. Rassuré par le va-et-vient des passereaux autour de lui, mais en prenant soin de ne pas les importuner, il fouillait dans le tas des feuilles tombées du noisetier à la recherche de pépites qui laissaient les autres indifférents. Au bout de quelques semaines, il avait disparu. De longues séances d’observation n’ont pu que confirmer le pressentiment : pour lui, le paradis se trouvait ailleurs… Douze mois plus tard, les mêmes acolytes se retrouvent au pied de la mangeoire. Moineaux, pinsons des arbres et mésanges assurent l’animation. Parfois des pinsons du Nord se joignent à eux, mais leur splendides couleurs n’arrivent pas à faire oublier l’absent. C’est ce samedi matin qu’il a enfin daigné me refaire une petite visite : une heure passée en toute discrétion au pied du noisetier.
Baldersheim, le 21 décembre 2024
