Phalène brumeuse

L’hiver n’est pas une saison phare pour les insectes qui, pour la majeure partie d’entre eux, meurent dès les premiers frimas. Mais certaines espèces restent actives durant la saison froide. C’est le cas de la phalène brumeuse qui vient de se poser sur une brindille sèche, au bord d’un chemin dévasté par la rigueur hivernale. Cette espèce est appelée Cheimatobie, un mot qui vient du grec et qui signifie qu’elle vit en hiver. Ces invertébrés dont le corps n’est pas plus épais qu’une aiguille à tricoter sécrètent un antigel naturel composé de glycopeptides qui circule dans l’hémolymphe. Ils peuvent ainsi voler les nuits d’hiver par -5 °C et résister aux températures les plus basses. Il faut dire que leur rythme biologique est un peu atypique. Après avoir émergé en octobre-novembre, les phalènes se mettent à couvert d’une écorce d’arbre pour passer les nuits les plus difficiles. À l’occasion de soirées plus clémentes, elles ressortent pour s’accoupler. Les femelles sont dépourvues d’ailes et se résignent à émettre des hormones sexuelles, les phéromones. Les mâles, dotés d’antennes en forme de peigne, véritables nez qui filtrent l’air, sont ainsi mis sur la voie de leur future partenaire. Les phalènes sont redoutées des arboriculteurs car les chenilles mangent les bourgeons, les fleurs et les feuilles des arbres. Les mésanges sont leurs précieux alliés.

Baldersheim, le 11 décembre 2024