On entend souvent dire : « Il faut choisir entre les oiseaux et un chat ; les deux ne sont pas compatibles ! » En effet, malgré tous les efforts prodigués pour habituer un chat à se nourrir de croquettes, il est impossible de supprimer son instinct de chasseur qui le met sur la piste d’autres proies. Quand vient la période de nidification des oiseaux, on peut observer une nouvelle jeunesse s’emparant des plus vieux chats. Lui qui a connu de très longues heures de léthargie, couché au coin d’un fourneau, est brusquement saisi d’une frénésie de mouvements. Les oreilles pivotent sans cesse pour suivre les moindres cris d’oiseaux. Les yeux sont verrouillés sur une cible potentielle. Predator entre en action. Pour se rapprocher de son objectif, il n’hésite pas à sauter par-dessus le « stop-minou » et suivre les moindres branches jusqu’au nichoir où de petits affamés piaillent pour encourager leurs parents à accélérer les rondes nourricières. Alors se pose la question de l’utilité de faire la police des lieux : l’intervention de l’homme pour effaroucher le félin suffira-t-elle pour le décourager de revenir ? … ou faut-il se résigner à laisser se dérouler la loi naturelle du chasseur et de la proie ?
Baldersheim, le 19 mars 2023
