Se promener, c’est tout un art. Il y a des personnes qui doivent absolument sortir tous les jours et par tous les temps parce que cela fait partie de leur hygiène de vie ; répéter quotidiennement une même boucle ne les gène nullement. D’autres s’efforcent de varier le plus souvent possible le parcours, quitte à se promener moins régulièrement : ils recherchent la nouveauté et veulent découvrir un maximum de choses. Entre ces deux choix, il existe un autre chemin, car on peut reprendre régulièrement un même circuit et avoir la joie d’observer de nombreuses facettes de la vie sauvage. Par exemple, un rapace qui longe le vieux canal désaffecté, à coups d’ailes assez lents, et qui se pose au sommet d’un grand arbre. Le dessus est brun, son oeil jaune orangé et le dessous beigeâtre strié verticalement de grosses rayures brunes. C’est un autour des palombes, Accipiter gentilis, un juvénile, à la recherche d’une proie : pigeons, grives, corvidés, gibiers d’élevage et même d’autres rapaces, sans oublier les lapins et les écureuils. Considéré comme « extrêmement nuisible » au 19è siècle, il revient de loin. Aujourd’hui, l’autour est une espèce protégée, et les autorisations de désairage ne sont plus données qu’exceptionnellement pour la fauconnerie.
Baldersheim, le 16 décembre 2024
