Dans le monde des insectes, les tailles sont toutes relatives. Le bombyle a hérité de l’adjectif « grand » en comparaison avec d’autres moteurs vrombissants qui tournent autour de nous en plein air : moustiques, mouches ou syrphes… Pour autant, sa taille n’est pas démesurée : à peine un peu plus d’un centimètre… mais il est épais, velu et surtout équipé d’une trompe noire et rectiligne, une paille pour aspirer le nectar des fleurs. Comme tous les dyptères, le bombyle n’a qu’une paire d’ailes fonctionnelles ; la seconde s’est transformée au fil de l’évolution en deux moignons appelés balanciers. Chez le bombyle, ils sont cachés par la grande pilosité mais cela ne l’empêche pas d’être un as du vol stationnaire aussi bien qu’un moro-sphinx. Insecte pollinisateur, il est d’avantage attiré par les couleurs des fleurs – violettes, pourpres ou bleues de préférence – que par leur odeur. Il n’est absolument pas dangereux… hormis pour les abeilles ou guêpes solitaires dont il cherche les nids pour y déposer ses oeufs. Les larves du bombyle se délectent des réserves de leurs hôtes, ainsi que de leurs larves. C’est dans ces galeries qu’il nymphose durant l’hiver.
Baldersheim, le 21 mai 2023
