Canards chipeaux

On a vraiment l’impression qu’ils font tout pour qu’on ne puisse pas les identifier. Tous les six mois, ils changent de parure et lorsqu’ils se rendent compte qu’on les observe, ils immergent la moitié de leur corps dans l’eau du fleuve… Mais plus sérieusement, qui sont ces canards qui barbotent sur le Rhin ? Si on les appelle « chipeaux », c’est en référence à un mot de l’ancien français qui signifie « passé au tan », donc de couleur brun roux. En fait, le plumage des chipeaux fait l’objet d’un dimorphisme important, hors période de mue. Le mâle est gris avec un croupion noir. Le ventre blanc n’est visible que durant le vol ou lors d’une tentative de plongeon. Mais le miroir alaire blanc est un signe distinctif efficace. La femelle ressemble à celle du colvert, mais sa livrée est légèrement plus grise. Une partie des canards chipeaux que l’on rencontre sur le Rhin sont des migrateurs, mais leur nombre diminue en raison du réchauffement climatique.  Les nicheurs sont également moins nombreux en raison de la transformation des sites de nidification en zones cultivées. Ces canards de surface pataugent sur l’eau et font la bascule pour atteindre la nourriture immergée. Lors de la période de reproduction le régime alimentaire se fait moins végétarien au profit des invertébrés : vers, mollusques, larves d’insectes…Durant cette période, les bandes se disloquent et les couples s’isolent et se cachent dans la végétation épaisse pour se protéger des prédateurs.

La barre d’Istein, 3 février 2023