En cette fin d’août, les papillons se font plus rares et lorsque l’un d’eux vient butiner la menthe aquatique du Réservoir, notre attention est aussitôt captivée. Les dessins du revers des ailes peuvent évoquer aussi bien un réseau de chemins – on l’appelle communément la carte géographique – qu’une trame de toile d’araignée, ce qui explique que Linné l’a baptisé Araschina levana. Une autre particularité de ce papillon réside dans le fait que les deux générations qui se succèdent sur l’année sont très différentes. Au printemps, le dessus des ailes est orangé avec des taches noires; en été, elles sont noires, avec des bandes blanches. Cette variation s’explique par des facteurs climatiques et chimiques : longueur des journées et températures ; taux de mélanine plus important au printemps pour lutter contre les agents pathogènes. Les oeufs sont pondus en chainette sous les feuilles de l’ortie dioïque dont les chenilles se nourrissent exclusivement. Elles sont protégées des prédateurs par des épines tégumentaires barbelées. En cas de danger, elles se laissent tomber au sol, le corps enroulé en anneau. La deuxième génération de l’année se met en diapause pour passer l’hiver au stade nymphal.
Montreux, le 21 août 2024
