En cette belle après-midi de février, le thermomètre se permet des essais de chauffe. Cela faisait des mois que l’on n’avait pas frisé les 20 degrés et tout être vivant exprime son impatience à vivre au grand air. Les chemins voient défiler des randonneurs revigorés. Les oiseaux réceptifs aux prémices du printemps entreprennent des vols guillerets. Même les insectes sont en sortie d’inspection. Une abeille domestique est venue en éclaireuse pour évaluer le degré de floraison des crocus qui décorent la pelouse de touches jaunes ou violettes; ses paniers ne débordent pas de pollen. Elle fait encore une rapide halte sur le vieux pommier. Un arbre blessé peut laisser couler de la sève, mais celui-ci est déjà trop sec. Il n’y a pas de temps à perdre : ses congénères attendent son rapport pour quitter à leur tour une ruche en pleine activité. L’abeille est encore engoncée dans un épais manteau de fourrure ; en reprenant son vol, elle pourra s’offrir un petit rafraîchissement.
Baldersheim, le 20 février 2025
