Empreintes

Chaque être vivant marque l’environnement de son empreinte, à des degrés variés selon sa masse et la fragilité du milieu dans lequel il évolue. Les hommes sont devenus des champions en la matière puisqu’ils sont capables de mettre notre planète en péril. A côté d’eux, les oiseaux, même s’ils peuvent malmener des champs de semis, restent de tout petits acteurs, d’autant que leur nombre diminue régulièrement.  Parfois, on ne retrouve que leurs traces… A la faveur d’un rayon de soleil qui caresse une vitre de la véranda, apparaissent une multitude de petites taches datant de la dernière pluie, mais également les signes d’un impact brutal et sans doute douloureux vécu par un oiseau. Sans pouvoir identifier l’espèce, on distingue cependant une vague forme de corps : les ailes, la poitrine et peut-être même la tête. Comme une photographie en négatif, les traces de cet accident sont dues à une fine poudre qui recouvre le duvet sensé les protéger du froid comme de la chaleur. En nettoyant quotidiennement leurs plumes, les oiseaux répandent cette poudre sur l’ensemble de leur corps… En constatant les traces laissées sur le vitrage, on ne peut que se poser quelques questions : Était-il distrait pendant son vol ? N’a-t-il pas vu les silhouettes autocollantes ? A-t-il survécu à son traumatisme ? … et surtout suivre le conseil de la revue La Salamandre : nettoyer moins souvent nos vitres.

Baldersheim, le 3 février 2023