Bien que nommé guêpier d’Europe, ce bel oiseau multicolore est un grand voyageur puisqu’il passe une partie de l’année en Afrique, entre le Sénégal et le Ghana. Il nous revient au mois d’avril et conquiert de nouveaux territoires à la faveur du réchauffement climatique. Pour nicher, le plus souvent en colonies, les guêpiers recherchent les berges sablonneuses des cours d’eau et les falaises argileuses dans lesquelles ils creusent des terriers dont la construction s’étale sur trois semaines pour atteindre deux mètres de profondeur. Après avoir nourri leurs petits dans la chambre de ponte, ils en sortent en marche arrière. Cet oiseau se nourrit principalement d’hyménoptères – guêpes, abeilles, bourdons, frelons – mais d’autres insectes également, coléoptères, diptères, papillons et libellules. Bien qu’insensible à leur piqûres, le guêpier préfère neutraliser sa victime en l’assommant avant qu’elle ne dégaine son dard ; ensuite seulement il l’avale en renversant la tête en arrière. De grands rassemblements peuvent être observés au courant du mois d’août, avant le périple risqué qui leur fera traverser la Méditerranée : ils doivent échapper aux faucons d’Eléonore qui pour nourrir leurs petits, s’attaquent à eux.
La carrière sèche de Réguisheim, le 15 juin 2024
