Considéré comme un oiseau nuisible, le héron cendré était autrefois systématiquement chassé mais c’est au 19è siècle qu’il a connu le pire moment de son histoire. Le drainage systématique des zones humides et le recours massif aux pesticides ont entraîné une forte chute des effectifs et l’on a failli ne plus connaître le héron qu’à travers la fable de Jean de La Fontaine. Depuis 1974, c’est une espèce protégée, ce qui signifie qu’il est interdit de le tuer, de le capturer ou de le perturber volontairement. Par ailleurs, des zones humides et des réserves naturelles ont été créées. Aujourd’hui, l’échassier n’est plus en danger de disparition et sa silhouette devient à nouveau familière. Pour autant, l’oiseau est resté naturellement craintif et vigilant. Dès qu’un humain s’approche trop près de lui, il prend aussitôt la fuite pour se mettre hors de vue. Lorsqu’il chasse à l’affût et qu’il reste immobile pendant de longs moments, il est une cible de choix pour les mammifères carnivores. Chaque rencontre avec le héron est un moment de grâce… et une invitation à méditer la morale de la fable : « on hasarde de perdre en voulant trop gagner ».
La Petite Camargue, le 29 juillet 2024
