Au XXIe siècle, rares sont les personnes qui font encore le choix du nomadisme et de l’exploration. Les projets aventureux sont extrêmement sécurisés et le souci du confort et du bien-être nous amènent à ne prendre aucun risque. Nous avons oublié que nous pouvons compter sur un allié précieux qui vient des profondeurs du temps : notre cerveau primitif. Il nous seconde dans toutes les situations inconnues et analyse les moindres indices pour infléchir, de manière inconsciente, notre conduite. Lorsqu’il distingue une forme bizarre au pied d’un arbre, il ralentit notre marche et met en alerte tous nos sens. Quel pourrait être ce danger sur notre chemin? La silhouette ressemble à un rapace nocturne, un grand-duc qui nous épie. Il faut avancer prudemment pour confirmer cette hypothèse. Quelques pas… rien ne bouge… l’inconnu nous observe toujours. Ce n’est qu’à une dizaine de mètres de la cible que le mystère s’éclaircit et que le rythme cardiaque s’apaise. Avant de disparaître à tout jamais, la vieille souche recouverte de lichen tenait à afficher une dernière fois ses lettres de noblesse.
Forêt vosgienne, le 21 août 2022
