A première vue, on pourrait les prendre pour des moineaux domestiques mais en les observant attentivement, on distingue des différences notables. Le gris de la tête est remplacé par du brun chocolat. La joue est blanche avec un point noir sous l’oeil. Quand le moineau domestique est habitué à vivre à proximité des hommes, le moineau friquet préfère se réfugier à la campagne. Il apprécie les espaces ruraux à l’assolement varié, avec des vergers, des haies et des vieux arbres, des zones de cultures envahies par les herbes. Et c’est bien là, son malheur car ce paysage idyllique n’en finit pas de disparaître. Depuis la seconde moitié du 20è siècle, les effectifs de moineaux friquets sont en forte diminution. A l’autre bout de la terre également ils ont connu un cataclysme lorsque Mao Zedong a décrété en 1958 « le grand bond en avant » en lançant la campagne des quatre nuisibles : rats, mouches, moustiques … et moineaux friquets. Ces derniers ont été exterminés, mais les insectes ravageurs ont prospéré et les récoltes se sont révélées encore moins abondantes.
Le Sebling, 10 avril 2024
