Les romantiques du XIXe siècle étaient particulièrement sensibles aux paysages empreints de mélancolie dans lesquels ils reconnaissaient la réalité de la condition humaine. La vision du ciel en cette soirée du 2 avril ne les aurait pas laissés indifférents. Toute la journée était émaillée de passages nuageux et d’éclaircies, et malgré le retour à l’heure d’été, la luminosité à 18h était quasiment nocturne… Dans un ciel encombré de grosses volutes grises, un projecteur à bout de souffle jette ses dernières forces dans la bataille. L’obscurité qui a déjà grignoté les contrastes et délavé les couleurs finira par l’emporter inexorablement. Ne restera alors que cette impression de tristesse liée à la disparition du jour et que l’on perçoit dans ce visage diaphane qui occupe un bout de ciel. Cette illusion d’optique porte le nom de paréidolie. Il s’agit du processus visuel qui porte à reconnaître une forme familière dans un nuage ou une tache d’encre et qui nous aide à structurer notre environnement tout en nous sécurisant.
Baldersheim, le 2 avril 2023
