Quand on se promène, il faut regarder où on met les pieds! Chacun a rapidement intégré cette règle de bon sens après avoir expérimenté une première chute nécessitant la pose d’un sparadrap. Mais si des observations intéressantes peuvent être faites au sol, le plus souvent, c’est bien au-dessus de la ligne d’horizon que des choses intéressantes sont à voir. La cime des arbres est notamment un endroit prisé pour le repos des gros oiseaux qui ne craignent pas d’être la proie d’une autre espèce. A la faveur d’un contre-jour, cette corneille apparaît en ombre chinoise. L’assise semble fragile et il lui aura sans doute fallu beaucoup d’adresse pour pouvoir s’y arrimer. Le volatile a dû contorsionner les doigts pour s’agripper au support qu’il a mis en mouvement en se posant; il bouge d’ailleurs encore comme un pendule en quête de stabilité. A cette hauteur, on domine tous les environs. C’est un point stratégique pour identifier les moindres mouvements, les déplacements individuels comme en groupes. La corneille qui est un oiseau grégaire est particulièrement attentive à suivre ses congénères. La quête de nourriture et la prise en compte des dangers passe par une stratégie collective. Ces pauses solitaires ne durent généralement pas très longtemps, mais si l’attente devient pesante, le corvidé n’hésitera pas à lancer son croassement pour signaler sa présence.
Baldersheim, le 18 décembre 2024
