Les paysages de nos campagnes n’en finissent pas de se transformer. Après la grande période des remembrements, entre 1960 et 1980, concomitante à la modernisation de l’agriculture, un grand nombre de haies qui délimitaient les parcelles ont disparu. La ligne de l’horizon s’est sensiblement éloignée, installant une certaine monotonie dans le paysage. Parfois, on peut encore observer des reliques de certaines pratiques ancestrales, comme ces trois saules d’âge vénérable qui dressent fièrement leur chevelure hirsute. Durant la période froide, lorsque le gel gardait les paysans dans leurs fermes, on transformait leurs rameaux en paniers pour ramasser les pommes de terre ou tous autres fruits et légumes. Ce savoir-faire se transmettait de génération en génération. Aujourd’hui, c’est devenu une affaire de spécialistes et pour apprendre ces gestes d’autrefois, il faut suivre des cours dans une école de vannerie et d’osiériculture, comme celle de Fayl-Billot , en Haute-Marne. L’émondage rudimentaire des troncs de ces trois saules de vanniers a été réalisé; heureusement on n’a pas touché à la toison qui va s’enflammer à l’approche du printemps.
Hirtzfelden, le 29 janvier 2025
