Grand échassier, à l’allure d’une aigrette, la spatule blanche se reconnaît principalement à la forme de son bec, long, foncé et ridé, mais surtout élargi à son extrémité. C’est d’ailleurs cette caractéristique qui lui vaut le nom scientifique Platalea Leucorodia, qui signifie « surface large et plate à l’extrémité » et « blanc comme le héron ». C’est un outil de pêche particulièrement efficace: doté de récepteurs tactiles, il lui permet de sentir une proie lorsqu’elle sonde l’eau peu profonde en le déplaçant d’un rapide va-et-vient latéral. Petites crevettes, vers, larves d’insectes et petits poissons sont alors saisis, projetés vers le haut et aussitôt engloutis. On identifie également la spatule à son vol, cou tendu à la manière des cigognes, qui alterne les battements d’ailes rapides et de brefs planés. Principalement migratrices, les spatules rejoignent au printemps le Waddenzee aux Pays Bas pour y nidifier; en automne , elles regagnent les côtes de l’Afrique de l’Ouest de la Mauritanie au delta du fleuve Sénégal. Mais depuis quelques décennies, les spatules nichent également dans certaines régions du littoral français, en zones arboricoles, où elle s’associent volontiers aux hérons et aux aigrettes.
Le Fier d’Ars, le 27 septembre 2024
