De loin, on a l’impression d’assister au déploiement de l’armée de Napoléon. Les bataillons sont concentrés et s’apprêtent à montent à l’assaut de la colline en rangs serrés, en faisant preuve d’une extrême discipline. Au milieu de la troupe flottent les bannières de l’empereur… Mais c’est bien un paysage de vignoble, on ne peut plus pacifique, qui s’offre à notre regard. Les ceps de vignes sont fraichement taillés ; entre deux rangées alternent les espaces enherbés et labourés. Les bandes recouvertes de graminées ou de légumineuses créent une concurrence qui puise l’azote du sol. Cela pourrait être préjudiciable car cet élément est indispensable à une bonne fermentation des raisins. Mais la couverture végétale participe à l’aération des racines et contribue à un sol vivant, moins sensible à l’érosion. De plus, la décomposition de la végétation inter-rangs est une source de matières organiques. En revanche, le sol couvert de pierres calcaires va emmagasiner la chaleur du soleil et la restituer la nuit. Entre certaines parcelles de vigne subsistent des vergers ou des zones buissonneuses qui sont des lieux de refuge pour les insectes et les oiseaux, précieux alliés des viticulteurs.
Le Bollenberg, 11 mars 2024
